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Le Fab
6 novembre 2006

Matins d'hiver.

J'aime les matins d'hiver. Je les aime où qu'ils soient. Matins froids et secs de la campagne, ou matins doux et humides de la capitale. Dans mon village, les herbes sont couvertes d'un fin manteau de blancheur, et tout est silencieux, rien ne bouge. Je sors de chez moi, je respire à pleins poumons, un air glacial s'engouffre en moi et éveille mes sens. Je respire mieux, je me sens plus alerte, mon esprit s'est aiguisé. il fait encore nuit, mais certaines chaumières sont éclairées. Je traverse la rue, mes voisins de gauche dorment encore, tandis qu'à droite déjà on s'affaire. On éveille les enfants, on regrette le sommeil trop vite passé devant une tasse de café. Puis j'arrive à l'arrêt de bus, le jour tarde à se lever, et à l'Est le ciel pâlit, la nuit recule, doucement. D'autres viennent, comme moi, regards vides et pourtant plein des images de leurs rêves trop récents, pensant tantôt à la soirée qui a fini trop tard, tantôt à la journée qui sera trop longue, assis sur une chaise, à un bureau, écoutant les leçons d'un professeur qui, quoiqu'il puisse dire, ennuiera toujours ses élèves. Au loin un bruit se fait entendre, les murs s'éclairent, des phares apparaissent: le bus. Il s'immobilise, le ronronnement du moteur semble nous inviter à monter. Je quitte le froid, la douce chaleur m'endort légèrement. Nous partons sur les petites routes de la campagne, il faut encore rejoindre la ville. Dans Paris, les formes des immeubles sont encore floues à cette heure là. Le bruit du radio réveil me tire du sommeil. ici aussi il fait encore nuit. La chaleur de la nuit et l'humidité ont amené une fine buée sur la vitre de mon appartement. J'ouvre les volets, les rideaux, et enfin la fenêtre. Au loin, la Tour Montparnasse semble à demi effacée, son sommet est invisible. Un vent froid balaye la ville, une pluie irrégulière tombe sur les 1ers passants qui sortent leur parapluie. La radio continue de déverser ses informations, je gagne la salle de bain, puis je m'habille. Quelques minutes plus tard, je suis dehors, resserrant mon col. Il semble impossible de se protéger du froid, il s'insinue partout. A l'abribus, tous regardent dans la même direction, le bus arrive, le chauffeur est de bonne humeur, son salut est jovial. Puis de nouveau le froid, il faut rejoindre le métro. Monde de visages mornes, moroses, mon reflet dans la vitre s'alterne avec les quais des stations. On monte, on descend, on court ou on traine. Et à la fin, le retour à la surface, je respire, je savoure le grand courant d'air qui balaye la place. Là-bas mon bureau, il faut y aller. Il y a des rites matinaux qui ne changent pas. Mais qui peut dire de quoi la journée sera faite ? Ecrit initialement le : 26 décembre 2002
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